Le mot de la Présidente:
Souvenirs-Souvenirs
Comment vous décrire après deux mois les souvenirs du Festival de « Teatro amatorial dramatico » de Lugano ? Après quelques minutes de réflexion me vient le mot CLIMAT qui je crois traduira au mieux le vécu de cette « FSTI »i ( Fin de semaine touchante et intense ».
CLIMAT ACCUEIL : à notre arrivée à Lugano, je me suis sentie de suite à l’aise (moigrandetimidequisecache) : apéritif joliment décoré et copieux, sourires, poignées de main chaleureuses, bisous entre frères et sœurs comédiens connus et inconnus. D’un Gruezi à un bonjour, en passant par un Bongiorno i benvenita, l’ambiance sympathique de départ était prometteuse. Ceci allait se confirmer à chaque instant.
Une extraordinaire impression de vivre un rêve s’est dégagé à la découverte de l’Hôtel qui nous hébergerait, de la chambre qui m’était destinée et que je partagerais deux nuit avec ma « Maman » préférée !
CLIMAT ECHANGE : Un léger soucis m’accompagnait depuis quelques jours : comment allions-nous nous comprendre, nous, Helvètes des 4 vents ? J’aurais pu, non, j’aurais dû prendre des leçons de Romanch, relire Gotthelf, passer plus de temps au Festival du Film de Locarno pour rafraichir mon Italien ! Mais la sélection à un festival de cette envergure demandait de connaitre son texte et ses déplacements sur le bout du doigt ! Communiquer ou jouer sur scène le mieux possible, il fallait choisir ! J’allais donc vivre ces 3 jours avec mon bagage linguistique limité.
Je crois n’avoir manqué aucune prestation proposée, de l’ouverture à la fermeture du festival, tant la qualité des comédiens et la diversité des spectacles sélectionnés m’ont touchés. Les émotions n’ont pas de frontière : je me souviens de deux moments précis : l’un durant lequel j’ai pleuré de toutes mes larmes (Merci à la jeune « Vieille dame » qui nous parlait en patois tessinois du viol subi dans sa jeunesse) et l’autre où j’ai ri de toutes mes dents (alors que je comprenais à peine ces voisins-voisines de palier, jouets d’une charmante concierge d’immeuble, toujours prête à rendre service ! Quand le jeu des comédiens est juste, le public reçoit, ressent, vibre. Et c’est exactement ce que j’ai vécu. Encore merci à chacun d’eux pour les cadeaux qu’ils m’ont fait.
CLIMAT ‘DE SCENE : pour avoir vécu quelques situations aléatoires lors d’autres manifestations, j’ai particulièrement apprécié que nous puissions bénéficier d’un temps de préparation, de montage, de commencer notre spectacle à l’heure prévue, devant un public étoffé et attentif.
CLIMAT DE GALA : une soirée mémorable durant laquelle je me suis régalée de bons plats, de prestations poétiques et drôles, de pas de danse et d’échanges sympathiques.
CLIMAT ‘OLOGIE : durant ces 3 jours, Il TICINO nous a offert sa palette complète: de la brume, au brouillard, d’une pluie fine à une mousson, le ciel s’est ensuite découvert, laissant place à un soleil radieux qui nous a fait regretté le dimanche de ne pas avoir pris quelques jours de vacances !
CLIMAT SOUTIEN : à ne pas oublier l’aide juridique précieuse de notre avocat préféré lors de l’assassinat non prémédité d’un cycliste et l’extrême compréhension, la gentillesse et l’humour de la police tessinoise dans cette situation dramatique. Un applaudissement particulier est adressé au comédien cycliste qui a réussi une prestation encore jamais exploitée jusqu’ici. Je le recommande à toute troupe qui recherche un « homme » pour monter « Les petits Vélos » J
La passion n’a pas de frontière, les émotions non plus : voilà à mon sens l’alchimie qui a permis cette belle aventure enrichissante. J’aimerais ici remercier toutes les personnes qui de près ou de loin ont participé à l’organisation de ce festival dont je me souviendrai longtemps.
Isabelle Jeanneret